Il y a au moins quatre ans de cela, par une chaude nuit d'été, je décide, à une heure plutôt tardive, d'aller rejoindre des amis dans un after hour, à Laval. Pour bien comprendre ce qui suit, je dois d'abord vous expliquer mon aversion, que dis-je, ma hargne envers Laval.
Je déteste Laval. Toutes les fois où j'ai mis les pieds à Laval, je m'y suis perdue. Je ne comprendrai jamais Laval, donc, je n'aimerai jamais Laval.
Voilà.
Ceci dit, j'embarque quand même dans ma voiture et je prends quand même la direction de cette ville du diable, parce que je suis jeune et que c'est écrit quelque part qu'il faut faire des folies quand on est jeune. Résultat : je me suis perdue, et comme il faut en plus. Quand je fais quelque chose, je ne le fais pas à moitié : j'ai tourné en rond pendant deux heures.
Mais ce n'est pas tout.
Au troisième dépanneur où je me suis arrêtée pour demander mon chemin (c'est qu'en plus, Laval est probablement le seul endroit au monde où les employés des dépanneurs ne connaissent pas la ville...), un jeune homme m'apostrophe.
Jeune homme qui m'apostrophe : Hey, ça fait 2 heures que je marche... Tu t'en vas par où?
Moi, juste tannée : Au Red light, mais là...
Jeune homme effronté qui me coupe : Ah ouais? Je vais y aller moi aussi!
Complètement dépassée par les événements, je l'ai embarqué. Oui monsieur. Et c'est même pas tout, j'ai poussé la crédulité encore plus loin en arrêtant à la Caisse populaire pour permettre à mon compagnon de route non désiré de retirer de l'argent pour payer son cover. Oui, monsieur. Alors que plusieurs d'entre vous auraient fui pendant cet arrêt au puit, moi, je suis restée. Oui, oui, oui, monsieur.
Mais là, quand nous sommes enfin arrivés au bar, mon ingrat de pouceux m'a demandé : « Est-ce que je peux laisser mon sac dans ton char? », c'en était trop. J'ai dit NON MONSIEUR.
Il n'a pas pu entrer dans le bar.
Hi hi.
Il a dû retourner à pied chez lui. Et on devait être encore plus loin de chez lui qu'au moment de notre infortune rencontre. Ha ha!
Douce, douce vengeance!