mercredi 9 avril 2008

Non coupable

La vie est drôle.

Lundi, j'étais à la course, comme d'habitude. Je me rendais à une rencontre avec un professeur qui ne badine pas avec les travaux de fin de session.

Il était 15 h 53 lorsque je mets le pied dans la faculté. Yes, un timing parfait. Mais voilà qu'en route vers le local, je croise un garçon. Ce garçon, je ne le connaissais pas vraiment, mais je le croisais souvent à la fin de mon émission de radio, le jeudi soir. Il se trouve dans la zone grise entre la connaissance et le passant qu'on croise dans la rue. Je ne savais même pas son nom. "Hey le sac banane!" me lance-t-il, en guise de bonjour ( notre défunte émission portait le savoureux nom de Sacoche rose et sac banane). Il ne savait pas mon nom non plus.

Mais voilà qu'en ne sachant toujours pas son nom, je me mets à lui parler de mes projets futurs, soit d'aller étudier à l'UQÀM, de mon rêve de travailler dans le secteur culturel. Et lui se met à me parler de ses études en enseignement, de ses stages, de son studio d'enregistrement. Et nous, quelques minutes plus tard, on se met à parler du monde des communications, de la compétition, de la performance.

Je regarde mon cell : 16 h 15. Zut. Flûte. Merde.

Le sérieux professeur m'a lancé un sérieux regard de reproches en me voyant le bout du nez, et ce, malgré ma mine désolée, abattue, piteuse. La petite fille aux allumettes n'aurait pas fait mieux, je vous le jure. Les quêteux de Montréal m'aurait donné de l'argent. Les petits Africains m'auraient parrainée. Oui, oui, je vous le jure!

Mais c'était du théâtre. Je ne me sentais même pas mal, parce que la discussion avec le garçon à peine connu m'a fait réfléchir sur le merveilleux monde du travail. Je n'y pense pas assez à cet aspect de la vie. Pourtant, dans pas si longtemps (du moins je l'espère), je vais avoir les deux pieds dedans. L'université, ce n'est pas une fin en soi, c'est le moyen de s'y rendre. Je l'oublie parfois.

Après cette session de papotage intense, je me suis mise à rêvasser sur ma future carrière. Recherchiste? Responsable du secteur culturel d'une ville? Animatrice radio? Chroniqueuse culturelle? Je ne sais pas trop, mais je suis optimiste. J'ai un peu moins peur qu'avant. Je commence vraiment à prendre confiance en mes talents. Oui, oui, je vous le jure, et ça fait du bien!

Alors la culpabilité, ce sera pour une autre fois!

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