lundi 16 mars 2009

So, so, so... so what?

Mes amis, quelle journée inutile et frustrante je viens de vivre.
J'ai fait 3 heures d'autobus et de métro, aller et retour confondus, pour un gros 30 minutes de cours. J'ai laissé mes travaux de fin de session en plan à la maison pour me rendre à l'UQÀM et me faire revirer de bord par une gang de profs armés de sifflets et de pancartes.
Si le voyage d'aller fut pénible, celui de retour le fut encore plus. Au moins 36 000 étudiants aussi revirés de bord ont décidé d'embarquer dans le même autobus que moi. Faite le calcul : chaleur + beaucoup trop de monde + position debout + grippe = étourdissement et un presque évanouissement. Je vous jure. Si j'avais de la hargne envers les professeurs avant mon départ, là, y'aurait pas fallu qu'il y en ait un en face de moi : je lui aurais vomi dessus avec une parfaite délectation.
La grève, c'est jamais très cool. Mais ce qui est encore moins cool dans la grève, c'est que c'est jamais ceux qui sont vraiment à plaindre qui la font.
Connaissez-vous Monsieur Salaire-Minimum et Madame Fond-de-tiroir? Vous ne les connaissez peut-être pas personnellement, mais vous les avez certainement déjà croisés quelque part. Monsieur Salaire-Minimum travaille 2 ou 3 jobs pour venir à bout de payer le loyer et de faire vivre sa famille. Madame Fond-de-tiroir achète ses vêtements et ceux de ses enfants au Centraide et à l'Armée du Salut. Monsieur Salaire-Minimum n'est pas abonné à Illico, ni même à Internet, mais il est abonné aux paniers de Noël qu'il va chercher chaque année, à contre-coeur. Madame Fond-de-tiroir travaille fort, même si son compte en banque n'augmente pas, et espère voir ses enfants se sortir de la misère un jour.
Monsieur Salaire-Minimum et Madame Fond-de-tiroir ne sont pas syndiqués. Ils ont choisi de travailler à la sueur de leur front parce qu'ils refusent de se faire vivre par le gouvernement. Monsieur Salaire-Minimum et Madame Fond-de-tiroir sont loin d'avoir des conditions de travail idéales, et pourtant, on ne les entend jamais chialer sur la place publique. Jamais. Ils n'ont pas le temps de faire la grève. En revanche, ceux qu'on entend chialer, ce sont les syndiqués qui font partie des travailleurs les mieux payés du Québec, les profs d'université.
Misère.
J'ai presque envie de verser une larme.
Tiens, puisqu'on est dans le thème des manifestations, je vous invite à lire l'article de Patrick Lagacé qu'on retrouvait dans La Presse aujourd'hui. Comme quoi péter des vitres et lancer du manger, ça donne pas grand-chose et surtout, ça donne pas l'air intelligent.

2 commentaires:

Mademoizelle A a dit…

Très bon texte! Je suis bien d'accord avec toi!! ;) Oh! Et je suis bien contente de te lire de nouveau!! :)

joakimlx a dit…

Merci! J'avais quelque peu délaissé mon blogue... Je tenterai d'être plus assidue... et d'aller lire le tien plus souvent aussi! Je savais même pas que t'en avais un!:)