samedi 23 août 2008

Ça sent le poisson

Je suis songeuse devant mon avenir. Oui, encore un de ces textes endormants mais pourtant très éveillés... Je rêve à tellement de choses. C'est drôle. Je ne sais pas plus qu'hier où je m'en vais. La destination est floue, ou plutôt multiple. Elle prend plusieurs formes, comme les nuages. Tu penses y déceler un chat, un dragon, une maison. Au fond, ça dépend de ton point de vue. Au fond, ça dépend de tes désirs et de la façon dont ils te manipulent les yeux.

Mon futur métier est un caméléon. Mon futur métier joue à la Mystique, ou à la Candice. Il se transforme au fil des jours, des rencontres, de mes humeurs. Mais je sens que de plus en plus, il y a un ultime objectif qui relie tous les points.

J'ai besoin de dire. Tout. Ou rien. Tout et rien à la fois, et parfois même rien du tout. Mais même quand j'ai rien à dire, je dois le dire quand même. J'en ai besoin, c'est tout.

Ça se dessine tranquillement sous le doute. Partant de cette ultime conviction que dans mon futur métier, je devrai parler, ça m'ouvre un tas de porte. Trop peut-être. Ça m'avance pas à grand-chose, mais ça me rapproche de quelque chose, en tout cas.

Le chemin se trace. Pour l'instant, c'est un trait dans le sable. Et la vague n'est pas loin. Ça sent le sel. Et le poisson. Ça sent la remise en question. Mais pendant cette marrée basse, cette trêve de casse-tête, je regarde mon avenir se profiler sur la plage...

et je laisse mes désirs me manipuler les yeux.

mardi 19 août 2008

L'entre-deux

Je suis en congé après 2 mois d'intensité, de chansons, de sourires, de cris, de larmes, de jeux, de lunchs aux sandwiches et de barres tendres chewy de Quaker sans arachides.

Je suis en congé après 2 mois de travail au Camp des artistes.

J'ai rien vu passé. Je me suis réveillée samedi matin comme après un rêve trop réaliste, essoufflée, le front en sueur. C'était pas un cauchemar, mais j'avais comme un goût amer en bouche. J'ai aimé mon été, mais c'était bel et bien mon dernier.

C'est bizarre. Dans les dernières semaines, j'ai l'impression que tout s'est gâté. L'énergie entre les animateurs n'était plus la même. J'ai tellement travaillé fort pour le spectacle et pour le journal du camp que j'en ai oublié ma tâche première, celle de tripper avec les enfants. Et puis hop! C'était terminé. Le camp s'est vidé et je suis partie, la tête aussi vide de souvenirs que mon corps l'était d'énergie.

Et puis je me suis rendu compte que tous les efforts que j'avais mis ne faisaient pas de moi une personne plus appréciée. Je me suis éloignée des autres animateurs. Ils n'avaient plus besoin de moi, je n'avais plus besoin d'eux. Je n'ai même pas senti le besoin d'aller au party de fin de camp.

C'est dingue.

Je me sentais trop vieille pour la gang. Le camp des artistes, c'est terminé. À 22 ans, il est temps que j'occupe mes étés en adulte. Je l'aurais fait en tant que coordonnatrice, mais la place est prise. Dommage!

Me voilà donc dans un entre-deux, à cheval entre le camp et l'école qui recommence bientôt. Je suis en vacances, quoi. Bien que cette fin d'été me donne quelques brûlements d'estomac, je savoure chaque seconde de cet entre-deux avec Amoureux.

Et heureusement, un amoureux, c'est plus efficace que des Tums!